A) Prévention sociale: approche globale des promoteurs de santé
De nombreuses études sur la santé montrent le lien entre la dégradation des conditions de vie (logement, travail, accès aux soins …) et la survenue de maladies (tuberculose, infections de l’enfant, asthme et allergies, troubles psychologiques, décès précoces, grossesses difficiles …).
Par exemple, il semble désormais acquis qu’une personne mal logée ou pire, sans domicile, risque de voir rapidement les conséquences de sa précarité sur l’évolution de sa santé. C’est pourquoi nous avons organisé la possibilité d’un accompagnent social des usager-es de « la case de santé » , c'est une des fonctions des promoteurs de santé.
Le score EPICES, score de vulnérabilité sociale, s'est montré validé comme facteur de risque en santé (Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire/BEH – n°14/2006 – 04/04/06): obésité, mauvaise santé perçue, absence de suivi gynécologique, mauvais état dentaire, complications microangiopathiques du diabète.

Ce score est calculé par les promoteurs de santé pour chaque personne accueillie à « la case de santé » .
Ils abordent les mauvaises conditions de vie qui sont autant d'obstacles à la santé abordée comme un état de « bien être » (définition de la santé selon l'OMS).

Il s’agit selon les cas, soit d’entamer des démarches directement avec la personne, soit d’orienter efficacement vers les services sociaux compétents. Les promoteurs de santé travaillent en complémentarité avec le réseau social existant avec des usagers qui échappent aux dispositifs déjà en place mais qui nous consultent en raison d’un accès facile et convivial de « la case de santé ».
C’est donc surtout un facteur de proximité (« bas seuil ») qui permet de remettre dans le circuit social existant des gens qui s’en étaient écartés ou ne l’avaient jamais consulté. De nombreux consultants sont ainsi accompagnés par un autre habitant du quartier, un voisin, un proche qui connaît l’association ou qui en a entendu parler.

Les problèmes sociaux urgents sont traités en coordination avec le 115, la veille sociale et l’Equipe Mobile Sociale de Toulouse (cf.courriers de ces partenaires en Annexe). Dans certains cas sont mobilisés des acteurs associatifs (comité de quartier par exemple dans le cadre d’un risque d’expulsion locative d'une famille sans aucune procédure…).
Le repérage des situations les plus à risque se fait naturellement par l'interaction constante avec habitants et passants et par l'accessibilité facile de l'accueil. On parle d'accueil de « bas seuil ».
De façon schématique, les promoteurs de santé ont pour missions de repérer :

  • accès aux soins
  • situation administrative et familiale/entourage (score EPICE)
  • revenus
  • logement (et repérage des situations à risque de saturnisme)
  • violences faites aux femmes
 

B) Prévention primaire: l'infirmière comme actrice de premier plan
A l'accueil, lors d'une consultation ultérieure (une fois que le repérage des conditions de vie a déjà été effectué), un questionnaire infirmier  permet d'aborder les points suivants.

  • vaccinations
  • dépistage de la tuberculose
  • troubles du sommeil 
  • cancer du col de l'utérus (discussion autour du dépistage)
  • cancer du côlon (discussion autour du dépistage)
  • bronchopneumopathie chronique obstructive (peak flow, « piko 6 »)
  • contraception
  • alimentation et facteurs de risque cardio vasculaires
  • dépistage sanguin des hépatites , VIH et syphilis
  • enfants : dépistage des troubles du langage (ERTL 4 et 6) , dépistage du saturnisme , vaccinations

L'infirmière organise ensuite de façon autonome des actions suite aux problématiques qu'elle a identifiées.
Elle est responsable de la coordination avec le reste de l'équipe, notamment médicale.

Le questionnaire infirmier est mis en place de façon très souple : parfois rempli en salle d’attente lorsque le médecin que l’on attend est en retard dans sa consultation,  parfois rempli partiellement, parfois rempli suite à un entretien pour une vaccination, parfois rempli à la maison, souvent rempli en plusieurs fois … il n’a pas de caractère contraignant ou « obligatoire », c’est bien la répétition des rencontres avec les usagers pour des raisons différentes qui permet de finaliser le remplissage du questionnaire. Il s’agit pour l’usager de « faire le point sur sa santé ». Ce questionnaire est traduit en  Bulgare en raison de l’arrivée récente d’une forte communauté Bulgare dans le quartier Arnaud Bernard. C’est à partir de ce questionnaire qu’une dépistage de la tuberculose auprès de ces familles a pu être organiser à domicile en lien avec le Centre de Dépistage Antituberculeux